
Ce bidule multi-fonctions : d'abord pour un gain de temps : un seul outil est utilisé, manié sans en changer ni l'orientation ni l'enfoncement à chaque étape. Ceci pour amener la balle (ou le couple calepin + balle) qui a été posée sur la bouche jusqu'à la bourre ou la poudre, en position pour être tirée.
En fait j'ai constaté que pour un chargement à plomb nu, ou celui à balle calepinée d'une arme d'origine dont le canon dispose de rayures très en relief, il vaut parfois mieux de commencer par un coup de maillet pour "adapter" en force la balle aux rayures. Un peu de temps de "perdu" dans ce cas.
Le gain de temps mesuré est de l'ordre de 14" à 20" par chargement, soit 3 à 4 minutes sur l'ensemble d'un match.
Et aussi pour réduire le nombre de flyers en cas d'usage d'une balle calepinée : la tête de l'outil et la balle restent toujours au contact lors de l'enfoncement. Ceci permet, si la tête est bien positionnée au départ, d'éviter au tissu du calepin qui dépasse de s'interposer entre les deux. Cela réduit le risque de déchaussements de la balle et de "collage" avec le calepin par incrustation du tissu dans le plomb.
Comme ces avantages ne pas vraiment faciles à expliquer (et donc un peu indigestes !), j'ai préféré reporter leur description à la fin de ce sujet.
Principe de fonctionnement et vues des outils :
Munir une tige longue d'une masse coulissante qui permet, par de petites percussions, d'enfoncer la balle sur les premiers centimètres. A ce niveau il faut à la fois une certaine précision de centrage et une poussée importante. Je me suis, en fait, inspiré d'outils pour carossiers automobiles.
Une poignée supérieure prend ensuite le relais pour la poussée, comme avec une baguette classique, avec le bas de la masse percutante en guide de centrage.
Cet outil a été réalisé et testé dans deux dimensions, destinées au pistolets et aux fusils.
Pour un pistolet :

Pour un fusil :

Mise en œuvre : le placement de la balle sur la bouche.
Il est utile, et assez facile, de positionner la tête de l'outil de façon à ce que les bords du calepin qui dépassent la balle restent à l'extérieur. Ils resteront ainsi plaqués contre les bords du canon pendant le reste de l'enfoncement.
Comme indiqué plus haut, avec une balle ronde calepinée il n'est pas nécessaire de commencer par un coup de maillet pour la majorité des répliques modernes, qui disposent de canons à rayures de hauteur assez faible. Idem pour des armes d'origine si ces rayures font moins de 0,25mm de relief. Dans ces deux cas les premiers chocs provoqués par la masse percutante de l'outil suffisent pour forcer plomb et tissu à prendre l'empreinte de l'entrée des rayures.
Quelques exemples avec divers canons, et des calepins de formes variées :

Les deux étapes de l'enfoncement en images :

La première étape utilise la masse percutante, descendue par petits coups secs jusqu'à ce que la base de cette masse atteigne le niveau de la bouche. Pendant cette étape la main faible guide l'outil aligné (à peu prés) avec le canon.
La deuxième étape est un enfoncement classique à la tige longue, en se servant de la base de la masse percutante comme guide. Un repère visuel permet de vérifier la fin de cet enfoncement.
L'arme est alors prête à être amorcée.
Option avec coup de maillet préliminaire :
Pour les chargements à balle nue ou ceux à balle calepinée dans un canon à fortes rayures (certaines armes d'origine) l'insertion de la balle au niveau de la bouche peut être assez "musclée". Il est donc nécessaire de commencer par un coup de maillet.
Illustration avec une balle calepinée dans un canon de pistolet original :

Détails de la réalisation :
La masse percutante coulisse grâce à un pallier en nylon. Elle est alourdie au fer ou au plomb, selon la forme et l'efficacité désirée pour chaque percussion.
La tête de l'outil est réalisée en nylon, et vissée dans la tige. Son empreinte est creusée à la forme (hémisphérique) et au diamètre de la balle, ce qui permet de ne pas la déformer, même lors de l'éventuel tassement final. Elle dispose d'un petit rétreint à son extrémité pour que le tissu du calepin qui dépasse devant la balle ait assez d'espace pour rester plaqué le long des parois du canon.

La poignée supérieure est tournante (sur deux roulements à billes en butée) pour permettre à la tête de suivre la balle lors de sa descente. Les outils pour pistolets disposent de poignées interchangeables, avec un raccord rapide, alors que ceux pour fusils ont une poignée fixe pour plus de solidité.
Le corps de la tige est un tube d'acier inox de diamètre 6mm (pour pistolets) ou 8mm (fusils).

La réduction des flyers liée au contact permanent de la tête de l'outil avec la balle :
Pour moi un lobe de calepin qui reste coincé entre la tête et le plomb, situation totalement invisible au rechargeur, peut avoir deux fâcheuses conséquences qui peuvent provoquer un flyer :
- Soit un déchaussement de la balle, par tiraillement en rotation du tissu. La balle calepinée tourne sur elle-même en descendant dans le canon, car elle suit la spirale des rayures. Si un lobe est interposé et que la tête qui pousse ne suit pas cette rotation (poignée de tige fixe) le tissu coincé va être tiré (par friction) dans un mouvement circulaire. Avec un risque de décentrage du calepin qui peut aller jusqu'à un déchaussement.
- Soit un "collage" du tissu avec le plomb qui va retarder le dégagement du calepin de la balle après la sortie du canon. Une force pression, surtout si elle est localisée (tête plate sur balle ronde), peut incruster les fibres du tissu dans le plomb mou du dessus de la balle. Le calepin sera alors entraîné trop longtemps et peut déséquilibrer la balle dans sa trajectoire vers la cible.

(Balle récupérée au tire-balle à vis, après un test d'enfoncement, et un léger tassement final).
Or cet outil unique garde toujours sa tête au contact direct de la balle du début à la fin de l'enfoncement. En plaçant, au niveau de la bouche, cette tête sur la balle de façon à écarter les bords du tissu qui dépassent vers l'avant, aucun lobe ne peut venir se placer entre tête et balle pour le reste de la descente. Cf. le montage de photos de positionnement ci-dessus.
On minimise ainsi les risques de déchaussement et d'incrustation, donc les risques de flyers.
Remarque : l'usage d'une poignée tournante complète cette aptitude à limiter les déchaussements, et la tête à empreinte concave de forme hémisphérique répartit la pression et évite la déformation des balles - même en plomb pur.
Voila : si ça vous inspire, et que vous soyez un bon bricoleur, avec quelques outils et du temps pour la réalisation...
J'utilise ce type d'outil depuis 2 ans, et il m'a permis (avec mes calepins pré-formés) de terminer les quelques matchs que j'ai pu faire largement dans les temps, sans stresser.