Pourquoi ?
Lors de tests d'un chargement ou d'une munition pour une arme donnée, la possibilité de visualiser et mesurer les balles tirées apporte un vrai plus. Les dimensions, l'empreinte des rayures, les marques de frottement... sont très instructifs pour améliorer les paramètres de chargement, et parfois même pour corriger certains défauts d'une arme.
Par exemple l'effet de l'encrassement d'un canon par la PN peut être contrôlé sur une série de tirs, et c'est assez spectaculaire.
Le récupérateur décrit ci-dessous est adapté pour récupérer quasi intactes des balles à faible pénétration (vitesse inférieure à 230m/s). C'est le cas pour celles tirées par nos armes de poing PN avec des charges de précision, ou par nos vénérables revolvers MAS 1873.
Pour des armes longues, ou des charges "de guerre", il faudrait en aligner deux ou trois, ce que je n'ai pas encore essayé.
Comment ? :
L'engin récupérateur est constitué de :
- Un bidon de combustible (pétrole) pour poêle, de 20 litres, découpé en haut. C'est du jetable.
- Une planche de sapin 2 à 3cm de 20x20cm, placée au fond, pour bloquer les balles trop pénétrantes.
- Un remplissage en "charpie" de papier humide. C'est le plus long à faire. Il faut laisser tremper de vieux journaux, ou des revues périmées, puis les déchirer en petits fragments. Plus les fragments sont petits, plus les balles sont faciles à retrouver. Plus le papier est imbibé d'eau, plus la décélération sera forte, mais avec un risque de déformation.
Il y a d'autres emballages et matériaux possibles, mais ici le coût de fabrication est proche de zéro. Et c'est réalisable par tous.
Procédure :
On peut laisser le bidon vertical, ou le placer à l'horizontale, pour tirer de loin avec une cible devant. Dans ce cas il faut bien tasser le papier pour qu'il tienne en place.
Au tir les balles laissent des trous bien nets.
Ici il y a eu un "doublé", et la dernière balle a suivi la précédente dans son forage. C'est pas bon.
Il suffit de creuser, à la main, en suivant les trous pour récupérer les balles. Une balle de 1873, ou une bille de revolver à percussion en .44" pénètrent de 30 à 35cm, ce qui est la limite pour ce récupérateur.
Le papier en charpie est extrait, et inspecté au fur et à mesure :
Et une première balle retrouvée au fond du bac :
Sur cet exemple la deuxième balle du "doublé" a atteint et pénétré la planche de sécurité. Elle n'est plus vraiment analysable, et laissée sur place.
Les autres balles récupérée sont quasi intactes, hors collision possible dans le bac.
(La dernière à droite a été percutée par une autre).
Pour certaines, comme les .32 SWL wadcutter, la décélération est limite : il y a un début de champignonnage de la tête. Il faudrait utiliser du papier moins imprégné, et plus de longueur.
En cas de tirs en série, il y a intérêt à marquer la tête des balles au poinçon pour les différencier.
Voilà, je vais maintenant tester plusieurs bidons alignés sur un berceau en bois, pour les balles de fusils PN ou d'armes de poing plus puissantes.