Bonjour à tous,
Ce petit mot pour vous faire part de quelques souvenirs d’enfance. Dans les années soixante, je passais les vacances scolaires chez mon oncle à Saint-Galmier (42), à une vingtaine de kilomètres de Saint-Étienne. Ça me dépaysait de Dunkerque où je vivais alors. "Tonton Dédé" était armurier-équipeur à son compte.
Il recevait les fusils de chasse sortis brut d’usinage des ateliers de son commanditaire. Sa tâche consistait à rendre l’arme opérationnelle. Il travaillait aussi bien le bois que le métal. Après deux jours d’un travail minutieux, le fusil était bon pour le passage au banc d’épreuve.
Je passais des heures à le regarder travailler et à bavarder avec lui. Tous les quinze jours, il portait sa production du moment (environ sept fusils) au quartier des armuriers à Saint-Étienne. Je l’accompagnais à chaque fois. Les trempeurs, basculeurs, graveurs, finiraient la besogne, selon les désirs de chaque client. Car il s’agissait d’armes de luxe, fabriquées sur commande. C’était aussi l’occasion, pour Tonton Dédé (qui se prénommait en réalité Antoine…) de boire le coup et casser la graine avec ses copains. À l’époque, on ne rechignait pas au litron, dans une ambiance fraternelle.
À l’âge de dix/onze ans, j’ai bien connu ce quartier où fourmillait une armée d’artisans et ouvriers aux mains d’or. J’en ai un souvenir très vivace et des images en tête. Je regrette de ne pas avoir écrit ce que je voyais ou bien pris des photos, mais j’étais bien trop petit. Je n’avais pas non plus conscience, pas plus que mon oncle, que ce monde allait disparaître.
J’ai tout de même réussi à trouver un article sur le site de M. Christian Féron, qui me paraît bien documenté.
Bien à vous
http://chrisferon.free.fr/blog-articles ... tienne.php