
Je suis le possesseur d'un Henry 1860 d'Uberti. La finition est "blanche", c'est-à-dire avec un acier poli, non bronzé (et plein de traces d'oxyxdation dessus car le précédent propriétaire de ce fusil n'était pas très soigneux).
Mais voilà... je trouve ça moche. Ça a le côté "clinquant" de l'inox, c'est pas historique, et en plus ça prend la rouille au moindre manque de vigilance quand on manipule ou qu'on nettoie l'arme.
Bref, je me suis dit que je pouvais tenter un bronzage à la couche. Certains vont peut-être hurler au sacrilège ou me dire que "quand on ne sait pas faire, on ne fait pas"... mais c'est ça ou je revend le Henry (ce qui est dommage car il tire très bien et j'ai déjà tous les matos pour couler et recharger le 44-40). Comme je dis toujours, une arme à feu, c'est comme une fille : si l'entente intellectuelle est là mais que physiquement, ça coince, ça va être dur d'aller loin ensemble.

Ces dernières semaines, j'ai profité de ce que j'étais tranquille à la maison sans femme ni enfant pour me lancer dans l'aventure. Par prudence, j'ai commencé par bronzer deux petites pièces : la queue de détente et sur le levier sous garde. Histoire de voir comment l'acier se comporte au produit de bronzage... et dans l'idée que dans le pire des cas, si ça rate, ce sont des pièces peu visibles qu'il sera toujours possible de débronzer pour revenir à la situation de départ.
J'ai utilisé le bronzage par couche "noir de guerre" de chez Cartry. Le processus est classique : repolissage/dégraissage l'arme ; application du produit ; séchage pendant plusieurs heures, puis on fait bouillir 15 minutes (j'ai personnellement utilisé un nettoyeur vapeur pour mettre les pièces 20 minutes une ambiance "étuve"). Enfin, cardage à la laine d'acier, et on recommence l'opération le nombre de fois qu'il faut jusqu'à avoir un résultat satisfaisant.
J'ai fait un total de 12 couches et le résultat est un peu mitigé.
L'acier a bien réagi au produit, puisqu'il a pris une couleur noir/brun (plutôt que le noir profond habituel des répliques) et le résultat est très homogène. Par contre, avec le nez sur les pièces, on voit que l'acier a pris un aspect granuleux : une légère peau d'orange, avec pleins de petits grains de couleurs différentes (noir/rouge). Cela donne, vu de loin, un aspect satiné au métal.
Ce n'est pas vilain et sur des petites pièces, ce n'est pas embêtant... mais ce n'est pas du tout ce que j'espérais obtenir, et je voudrais éviter d'avoir ce résultat-là sur les 60 cm du canon !
Des photos seront plus parlantes qu'un long discours :

Le levier sous-garde, avant, avec l'acier fini blanc. Malgré le polissage, il y a toujours des traces d'oxydation (mais elles sont devenues complètement invisibles après bronzage)

Le levier sous-garde, après : on voit la coloration noire-brune, ainsi qu'en zoomant, le léger effet "peau d'orange" et les petits grains donnant un aspect satiné.
Je ne suis pas sûr de savoir comment expliquer ce résultat.
L'hypothèse la plus probable, c'est que mon polissage de préparation n'était pas assez poussé. J'ai poli le levier avec du papier à carroserie (+ huile) de grains 400 et 600, mais je me suis arrêté là, n'ayant pas de grain plus fin et estimant que cela devait suffire... Le résultat était net mais très loin d'être "miroir".
Je n'avais quasiment pas repoli la queue de détente qui était dans un état correct et peu attaqué par la corrosion, et coïncidence ? elle présente un aspect final beaucoup plus lisse.
On pourrait imaginer d'autres hypothèses : pièces mal dégraissées, cardage trop agressif entre chaque passage, trop de produit mise à chaque passe ce qui aurait "attaqué" l'acier...
Je ne sais pas si certains d'entre vous, plus expérimentés en matière de bronzage, ont une opinion sur ce qui a pu merdouiller ? La prochaine étape serait de faire le canon début août, mais je préfèrerais avoir un retour avant de m'y attaquer, histoire de ne pas répéter les mêmes erreurs...