Forum Poudre Noire

par **jeune ancetre** » 01 Jan 2012 13:52

bon j'ai déjà un parrain pour mon expatriation ! :dollar:

c'est bon ça commence bien.

par **S&W** » 03 Jan 2012 15:14

Bonjour, jeune ancètre.

pour recentrer les débats ...

Il est intéressant ton fusil modèle 1842.
Fabriqué sous la seconde République, rayé sous le second Empire.
Certainement utilisé en Crimée et en Italie.
Puis stocké au fond d'un arsenal.
Puis oublié pour notre plus grand bonheur.
La baïonnette est du modèle 1847, le coude de la lame est renforcé par rapport à la baïonnette 1822.
Cette lame se montait sur les fusil 1842T, 1853,1853T, 1853Tcar, 1854 et 1857.
Le fusil avait une bretelle en cuir noirci.
Actuellement introuvable, mais on peut utiliser une bretelle de Berthier, on en trouvait au Hussard, cuir superbe, bonne largeur avec boucle et bouton en laiton. Il suffit de cirer en noir.
Juste un défaut propre à l'arme : le cran de mire est trop près de l'œil, il est taillé en demi lune ... je t'explique pas comment il nage, le guidon ...

Et à propos du numéro : il ne s'agit pas d'un numéro de série.
C'est un numéro d'ouvrage, en somme un matricule de chantier, qui était attribué lorsque les armes retournaient en manufacture pour rayage et mise à la longueur d'1,421 m.
Avant que les armes ne soient démontées, normalement on frappait un numéro d'ordre (uniquement des chiffres) sur le pan gauche du canon, sur la gauche de la crosse et sur la baguette.
Puis on procédait aux modifications. Et enfin on remontait le fusil en se reportant aux numéros.
En fin de travail, on savait quels ouvriers avaient travaillé sur tant de fusils, etc ...
Les numéros de série (lettre et chiffres) n'ont commencé à apparaître qu'avec le fusil Mle 1866 Chassepot.

Concernant les poinçons :
Sous le canon, tous les intervenants et leurs ouvriers frappaient leur poinçon : le maître platineur, le maître canonnier, le crossier, le fourbisseur, le monteur, etc ...
Le millésime de mise en rayure est sous la date de fabrication du fusil, normalement sous la masselotte caché par le bois.
Le millésime de la platine apparaît à l'intérieur, sous le grand ressort.
Sur le canon, la platine et la crosse, seuls les contrôleurs apposaient leur poinçon de manière visible.

Continue la restauration et il va devenir magnifique. :12:

par **jeune ancetre** » 03 Jan 2012 15:54

grand merci pour toutes ces précisions concernant le travail de chacun et la signature de celui-ci !!

décidément, c'est non seulement un morceau de l'histoire de france mais aussi de la vie de nos ouvriers des manufactures.

En le manipulant pour le remettre en état, je me laisse parfois aller à penser qu'il y a plus de 100 ans, des ouvriers,
de simples sodats ont fait les même gestes, que ce que je refais aujourd'hui pour lui redonner un aspect présentable

pour le cran de mire, j'ai pris une visée et effectivement, le guidon est bien seul tout au bout dans un si large cran !!

par **remington59** » 03 Jan 2012 16:34

comme sur le 1822 T Bis que j'avais :15:

pour une visée à 100 mètres, c'était la croix et la bannière :8:

en regardant le 100 m par le cran, je voyais les 3 cibles de chaque côté de la mienne :mrgreen:

beaucoup d'arquebusier soude à l'étain un clinquant de zinc sur le cran et travaille la profondeur et la largeur avec petite scie à métaux et lime d'horloger :12:

et ils ne se plaingne pas de la précision de celui çi :handgun:

par **S&W** » 03 Jan 2012 16:37

J'oublie de préciser qu'à l'occasion de la mise en rayure / racourcissement, on refrappait la crosse du nom de la manufacture transformatrice, parfois on refrappait le macaron avec cheville MI et date du travail. Même chose en cas de réparation.
Concernant les poinçons situés sous le canon, il y en a parfois plus de 20 ! Même si on a l'impression qu'un fou s'est amusé à marquer le canon, c'est tout à fait cohérent avec le système en place en manufacture depuis l'ancien régime. Les ateliers étaient en fait des entreprises artisanales, dirigées par un Maître-Ouvrier qui facturait à la pièce son travail et celui de ses commis. D’où l'importance de la numérotation et des poinçons. Les Contrôleurs de l'Armement étaient des fonctionnaires chargés de vérifier toutes les pièces sortant des ateliers, de rebuter les pièces hors tolérances, et au final d'autoriser ou pas le paiement des travaux.
Les Maîtres Ouvriers étaient titulaires d'une fonction (canonnier, platineur ...), souvent de père en fils, pour laquelle ils recevaient une formation et n'étaient admis que sur examen.
Maintenant, c'est vrai qu'il y a toujours beaucoup d'émotion à manipuler et tirer une arme faite il y a 160 ans. C'est la magie de la collection et du tir aux armes anciennes.

Tu en es ou de la restauration ?

par **jeune ancetre** » 03 Jan 2012 17:03

en fait j'hésite beaucoup quand au rendu final que je veux lui donner.

Les traces de rouille sont un vieux souvenirmais il reste tous les points de rouille plus profond qui marquent le canon.
Soit je le laisse tel que pour lui laisser une certaine patine due au temps,
soit le je traite "sorti de manufacture" et il faut encore le poncer pour enlever ces points.
cruel dilemne !

je pense qu'il tirera quelques coups pour faire enntendre sa voie mais sans insister de part l'état de la crosse.

j'aimerais vos avis, même si bistenfoil m'a déjà donné le sien et si mon père m'avoue que ce côté "antiquité" lui plait bien .

par **jeune ancetre** » 03 Jan 2012 17:07

pour les poinçons,voilà ce que ça donne !

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par **bistenfoil** » 03 Jan 2012 17:29

jeune ancetre a écrit:j'aimerais vos avis, même si bistenfoil m'a déjà donné le sien et si mon père m'avoue que ce côté "antiquité" lui plait bien .

et je persiste. De plus, trop frotter là-dessus va immanquablement ôter du métal et risquerait de fragiliser l'arme.
En revanche, la crosse m'inquiète un peu. Si tu comptes tirer, peut-être faudrait-il la remplacer (ça coûte cher, ces trucs-là ?)

par **remington59** » 03 Jan 2012 17:39

il risque de ne pas trouver de crosse :2:

penses donc, si il y a une crosse qui passe, t'as de suite les restaurateurs armuriers qui se jettent dessus :sporty093:

par **jeune ancetre** » 03 Jan 2012 17:42

et tu signes !!
pour l'affaiblissement du métal, je ne pense pas que ça soit vraiment grave aux vues des épaisseurs présentes.
pour le tir, je pense juste chrger à la PN,sans balle pour ne pas risquer la casse de la crosse affaiblie.
juste l'entendre parler après toutes ces années.

il sera donc fini "rustique" !

par **remington59** » 03 Jan 2012 17:45

jeune ancetre a écrit:et tu signes !!
pour l'affaiblissement du métal, je ne pense pas que ça soit vraiment grave aux vues des épaisseurs présentes.
pour le tir, je pense juste chrger à la PN,sans balle pour ne pas risquer la casse de la crosse affaiblie.
juste l'entendre parler après toutes ces années.

il sera donc fini "rustique" !

en ponçant trop fort, tu risque d'effacer à tout jamais les marquages d'arsenaux :5:

frotte pas de trop, laisse le d'apparence vieillot, n'oubli pas son âge, il faut le respecter :6:

par **bistenfoil** » 03 Jan 2012 17:58

remington59 a écrit:il risque de ne pas trouver de crosse

même de réplique ? Juste pour tirer, et ensuite, il remet la crosse d'origine.

par **jeune ancetre** » 03 Jan 2012 18:01

je demande humblement votre avis franc !
pas la peine de me passer la brosse à reluiresi vous pensez que ça pourrait être mieux,
pas la peine non plus de me fusiller.
c'est le premier que je fais :11: