En 1891, Karl Elsener invente le couteau Suisse. Un siècle plus tôt, un Français eu l’idée de fabriquer un outil multifonction.
Cet outil est à l’origine un chef d’œuvre de serrurier du 18eme siècle exposé au Musée Le Secq des Tournelles à Rouen (France).
Ce chef d’œuvre a ensuite été dupliqué pour être construit en petite série. Il n’existe plus que quelques exemplaires des outils de cette petite série dans le monde.
4 exemplaires de la petite série sont répertoriés dans les collections ci-dessous:
-Musée du tirebouchon de Ion Chirescu à Bucarest (Roumanie).
-Musée The Corkscrew Inn à Vancouver (Canada).
-Musée de La Vigne et du Tire-Bouchon à Beine près de Chablis (France).
-Collection privée Lesoutils DeMagic (France).
L’outil du Musée Le Secq des Tournelles comporte un outil numéroté 10 qui est un bourre pipe et un outil numéroté 3 qui est un sifflet. L’information est tiré du livre « La Folie des tire-bouchons ». Sur la photo de l’outil du Musée Le Secq des Tournelles, on voit d’ailleurs le trou du sifflet (désigné par une flèche rouge sur la photo).
Lors de la construction de la petite série, l’outil a subit 3 transformations :
-Le bourre-pipe numéroté 10 a été remplacé par une clé d’horlogerie ou de cadenas – carré –
-Le sifflet numéroté 3 a été remplacé par une clé d’horlogerie ou de cadenas – triangle –
-La flamme de vétérinaire (outil 12) montée sur l outil 4 a été abandonnée.
On peut imaginer que les transformations ont été faites pour rendre l’outil plus attractif auprès des futurs acheteurs.
L’outil exposé au Musée Le Secq des Tournelles était plus un outil à destination d’un vétérinaire, lors de la construction en petite série il est plus devenu un outil à destination d’un horloger.
Il est évident que la construction de la petite série d’outil n’est pas l’œuvre d’un faussaire qui aurait voulu faire une copie de l’outil d’origine dans l’espoir de tromper des acheteurs. En effet si c’était le cas le ou les artisans qui ont réalisés la petite série n’auraient pas changé la fonction de deux outils, ils auraient au contraire réalisés une copie conforme de l’outil d’origine.
Donc nous ne sommes pas dans le cadre d’un faussaire du 20eme siècle mais bien dans la tradition d’une copie d’outil réalisée au 18eme dans un atelier de serrurerie. Le maitre serrurier a sans doute réalisé le chef d’œuvre d’origine exposé au Musée Le Secq des Tournelles et ensuite il a fait fabriquer une petite série par ses ouvriers pour vendre les outils et gagner de l’argent.
Ce tire-bouchon est évoqué dans plusieurs livres :
- L'Extracteur, revue du CFTB N°58 de décembre 2009
-« Corkscrews Of The 18th Century: Artistry In Iron And Steel» de Bertrand B. Giulian.
-« La Folie des tire-bouchons » de Frédérique Crestin-Billet.