Que d'anachronismes dans notre pratique !
Nos répliques d'abord :
Elles ne devraient constituées que de fer ou d’acier (et pas au chrome), avec éventuellement du bronze ou laiton, et du bois. Un peu d’ivoire pour embellir (mais j’entends d’ici les écolos !).
Utiliser de l’inox vaut excommunication immédiate !.
Surtout pas d'arme construite sur des machines à commande numérique. Du travail artisanal, ou à la rigueur avec des machines mues à la vapeur.
Toute réparation ne pourrait se faire qu’à la lime ou à la forge. Pas de re-collage ni de bedding avec une colle issue du pétrole. Colles animales ou végétales seulement. Bien sûr le vernis est exclu (hors gomme-laque et ambre).
Evidemment toute arme achetée sur Internet bannie. Seules les armes achetées chez un arquebusier ou un Gunmaker, à la limite un Gunbroker, sont admises, avec facture manuscrite.
Nos chargements :
Va pour la poudre (ouf, les substituts ne sont pas autorisés en France), mais mise en tubes plastique … beurk ! Même les tubes en verre n’étaient pas connus à l’époque, ou beaucoup trop chers. La poire à poudre... nos arbitres modernistes l'ont interdite !
Le fulminate a disparu pour nos amorces. Mais avec quoi confectionner nos bourres ? Du liège aggloméré à la colle de poisson, de la semoule de couscous garantie bio et sans colorant. Bio aussi le coton ou le lin des calepins, et surtout pas trop fins.
Pour les lubrifiants ? Graphite, graisses animales ou végétales OK (Ah, l’huile de pied de vache ou de Castor, quelle odeur !!!). Bon, oublions l'huile de baleine... Mais lithium, MoS2, Alox ou toutes graisses ayant ne serait-ce qu'un seul composant issu du pétrole interdits. Rien que la couleur pose problème : une graisse bleue au XIXme siècle !!! Tout ça devrait être analysé par les arbitres, et même la salive qui mouille les calepins (des fois que le tireur ait bu du Coca).
Adieu le Ballistol, le WD40....
Nos accessoires :
On voit fleurir l’alu ou la fibre de carbone dans les tiges de chargement : Bouuuuh !!! Seuls le bois, le laiton, le fanon de baleine ou l’os devraient être de mise, le fer toléré (mais trop cher à l’époque pour ce genre d’usage). Pas de roulement à billes dans les poignées, et surtout, surtout, pas de plastique !
Le monocle est conseillé pour les bigleux, mais la lunette d’observation sur trépied, n’y pensez pas. A la rigueur une lunette télescopique portée à la main. Bouchons d’oreille en liège ou en moelle de sureau, les casques, électroniques ou non, étant radiés.
Même les boites ou étuis de transport devraient bannir l’alu, le plastique, le contre-plaqué… Bois massif véritable (et lourd !), et cuir. Avec des vis à fente droite et en biseau, surtout pas cruciformes ou à 6 pans creux. Dites moi BTR, Torx : je m'évanouis !
Notre habillage :
Toile de coton ou de lin, laine, ou cuir, c‘est tout. Peau ou fourrure à la limite (mais gare aux écolos armés !). Acrylique et nylon bannis, bien sûr.
Pour les tireurs du sexe fort, chausses et pourpoint de rigueur pour le tir au mousquet à mèche, ou à silex. Pour les armes un peu plus modernes un pantalon en toile, mais pas en cuir interdit par le règlement. Attention au Jean dans le collimateur de l’ISSF. Le plus dur pour les tireurs aux 6 coups est d’enfiler le sous vêtement une pièce ! Chemise, jaquette, redingotes, pelisses s’il fait froid pour ces messieurs, la queue de pie étant déplacée.
Robes longues obligatoires pour le beau sexe, jupons bas de laine et jarretières autorisés, mais les corsets ne doivent pas être trop serrés (aide au maintien lors du tir), et les soutiens-gorges sont trop modernes pour être envisagés !..
Bottes en cuir : raté c’est interdit. Plutôt des chaussures basses sur mesure de votre bottier préféré, ou des sabots en bois. Ou même pieds nus !
Chapeau conseillé pour tous les sexes, Stetson de rigueur pour tirer au revolver.
Moustache et barbe sont de mise (pour ces messieurs !), mais jambières et éperons doivent être laissés aux vestiaires.
Et le reste :
Les tireurs ne devraient venir au stand qu'à cheval, ou en carriole (obligation d’un corral pour chaque stand)…
La moquette sur la table de tir devrait être bannie, table en bois massif bien-sûr, pieds chevillés. Porte-cibles bannissant le polystyrène, le contre-plaqué… et les distances mesurées en toises ou en pieds.
La sonnerie d’un portable vaut excommunication, le flash d’un appareil photo numérique bannit à vie le spectateur en cause
Règlement des tirs en sous pour le Mariette, en Pfennigs pour le Kutchenreuter, en dollars pour la catégorie Mariette, malgré son nom.
Même les tireurs âgés de moins de 130 ans ne devraient concourir qu’en "répliques".
Qui est partant pour respecter toutes ces pratiques d'antan ?