Mis à part les produits de marques allemandes ou US (chères !!!), les balles "rondes" que l’on peut acheter (à prix correct) ou couler soit même, ne sont pas si rondes - ou plutôt sphériques - que ça. En plus leur calibre moyen peut varier, dans le même lot, selon la cavité de moule utilisée, la température de ce moule ou du plomb. Ou même un débris coincé entre les coques.
Or ces défauts peuvent dégrader la précision de nos tirs.
- Un calibre moyen différent, donc un poids différent, va modifier la trajectoire d’une balle. Ce calibre variable va aussi créer une friction variable dans le canon, surtout avec une balle calepinée. Cela sera sensible dés l’insertion mais aussi, et surtout, les balles seront plus ou moins retenues dans le canon lors du tir. Avec un effet sur la combustion de la poudre : la pression sera variable d’un tir à l’autre.
- Une forme ovoïde va provoquer la même variation de rétention des balles, par friction, dans le canon, selon le sens d’introduction. Imaginez une poule qui sort son œuf en travers !!! Elle pourrait aussi affecter la stabilité de la trajectoire en vol (????).
- Les défauts de surface, issus de défauts de coulée, pourraient aussi déséquilibrer la balle en vol. C’est le cas des témoins de coulée : bosses ("tétons"), aplats ou creux, parfois accompagnés de stries ou de bavures…
Honnêtement, je ne connais pas l’influence que peut avoir chacun de ces défauts sur la précision. Certainement moins que les coups de doigt ou les erreurs de visée pour un tireur débutant qui se contente de tenir le noir de la cible. Pour les matcheurs qui ne veulent que des dix et gagner quelques secondes au chargement, ou les pinailleurs (comme moi) c’est un problème important à résoudre. Mais entre les deux, et en prenant certaines précautions ???
Et il y a aussi l’aspect psychologique ! N’avoir pas entièrement confiance en un de ses composants, c’est du stress en plus, en particulier lors d’un match.
On peut quand-même corriger, en partie, ces défauts.
- Un tri visuel permet d’éliminer les balles mal coulées, ou même celles qui sont douteuses. Leur plomb sera recyclé.
- Une pesée systématique permet de réduire les variations de calibre moyen sur un lot, en triant par tranches de poids. Mais les défauts de forme (ovoïde, patatoïde) restent. C’est d’ailleurs ce qui gène quand on essai de trier au palmer ou au pied à coulisse.
- L’orientation systématique des balles à l’introduction, grâce au téton. Le fait de placer cet appendice (ou creux) dans l’axe du canon a deux avantages : le faire écraser par les pousseurs ou bourreurs (ou l’aligner dans la trajectoire de tir), mais aussi de présenter une balle ovoïde toujours dans la même direction, donc avec la même section. Ceci n’est valable que si la forme non sphérique est due à un défaut du moule et qu’une seule cavité de moule a été utilisée. Mais ce positionnement fait perdre du temps, et peut être énervant si on n’y arrive pas du premier coup. Et puis… faut-il mettre le téton (ou l’aplat) de coulée devant ou derrière ? Ou même sur le coté pour qu’il soit arasé à l’entrée d’un barillet ?? Questions fondamentales pour les pinailleurs !
Heureusement il existe une technique pour obtenir des balles rondes presque parfaites à partir de balles brutes de coulée. Sans défaut de surface visible, avec une forme presque parfaitement sphérique. Et un calibre moyen plus uniforme, que l’on peut parfaire avec un tri à la rondelle calibrée.
C’est le roulage.
Toujours le même calibre, et plus du tout de problème d’orientation : Cool !!!
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