Pour en revenir au sabre Mle 1882, je vous présente le mien :
Ce sabre a été utilisé pendant la Grande Guerre. Il porte encore une plaquette portant le grade et le nom de sont propriétaire.
Les sabres d'officier d'infanterie sont avant tout l'insigne de la fonction d'officier.
Ici, une poignée de sabre montée sur une lame d'épée, cette arme est idéale pour les prises d'armes et les cérémonies. Il était adopté dans l'ambiance de la Revanche, un moment ou, il n'y a pas si longtemps, le sabre était encore une arme utilisée comme telle. Il fallait donner à nos officiers un signe visible de sa fonction de chef : il sert à donner une direction, il dit qui est le chef. Il doit rester le plus léger possible.
Ces sabres ne sont pas faits pour le combat, ou alors on est déjà au corps à corps et on comptera davantage sur le revolver.
Depuis le XVIIIe siècle, les sabres de cavalerie, eux, sont toujours pensés et faits comme armes. L'arme est lourde, les lames sont épaisses, les poignées sont massives.
1 / La Cavalerie Lourde - Cuirassiers, Dragons, Lanciers - n'est utilisée que pour une seule forme de combat, très spécifique : la charge.
Une charge est un assaut donné par plusieurs escadrons, les cavaliers étant au "botte à botte" et dirigé l'infanterie ennemie.
L'objectif de la charge est de donner un choc afin de disloquer la formation ennemie. L'élément primordial de la charge est la cohésion pour donner un effet de masse maximum.
Au moment du contact, chaque cavalier pointe son sabre devant lui, lame légèrement sous l'horizontale. Il prend appui sur l'encolure du cheval. Il porte un coup de pointe destiné à tuer ou à blesser sévèrement.
Il faut un sabre allongé au maximum, une lame épaisse et solide : un sabre droit.
2/ Les sabres de la Cavalerie Légère : Hussards, Chasseurs, mais aussi Spahis et Chasseurs d'Afrique, sont conçus pour être utilisés dans des combats de rencontre, improvisés, des actions brutales à courte distance. Raids dans la profondeur du dispositif ennemi pour détruire ses approvisionnements, harceler ses troupes en retraite, saisir des points de passage, organiser l'insécurité dans son territoire. Actions de reconnaissance pour situer l'ennemi, sa force, son attitude, sa direction. Actions de jalonnement et de flanc-garde, essentiellement pour intercepter les reconnaissances ennemies et contre-attaquer sa cavalerie.
La cavalerie légère agit le plus souvent du faible au fort, compensant l'infériorité numérique par l'agressivité et la mobilité.
Leurs sabres sont polyvalents, ils doivent permettre les coups de pointe comme les coups de taille. Ils sont courbes.
L'adoption du mousqueton, notamment par la cavalerie légère, se fait à la fin du XVIIIe siècle.
Mais ce ne sera qu'après la guerre de 1870 que le sabre perdra son rôle d'arme principale. Le combat de la cavalerie ne se fait plus au corps à corps. L'adoption des mousquetons et carabines Gras, puis des Berthiers dans les années 1890, va définitivement détrôner le sabre. Désormais, il sera porté à la selle. Il perdra son 2e anneau de bélière.
De plus en plus, il deviendra un insigne, presque un symbole de la spécificité du cavalier.
De nos jours, les sabres n'ont plus qu'une seule fonction : rendre les honneurs, donner du prestige et du panache : la Garde Républicaine.
Pareil pour les baïonnettes : fixée au bout du famas uniquement au 14 Juillet. Un reste d'utilité quand même, ça peut servir pour ouvrir une conserve ou découper un poulet.
A bientôt.