Bonjour à tous,
voici un nouveau venu dans ma collection :
C'est un glaive d'artilleur à pied modèle 1816.
D'un dessin très inspiré par le gladius du légionnaire romain, c'est une arme assez lourde pour sa (petite) taille.
Il est d'une inutilité totale au combat, sa seule fonction étant décorative ou de prestige. Reste que, pour ouvrir un poulet ou déterrer des carottes, ca peut toujours servir ...
Et ca a du marcher puisqu'on en retrouve fabriqués par Remington aux USA en pleine Civil War.
Le glaive 1816 sera simplifié pour remplacer le Briquet An XI de l'infanterie sous la forme su Sabre de Troupe à Pied Mle 1831
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Poursuivons la description de cette arme :
Poignée et garde en laiton fondu avec décor d'écailles, la garde portant deux rouleaux. La poignée est traversée par la soie, rivetée en haut. Trois goupilles de fer assurent l'assemblage de la poignée sur la soie.
La lame porte de part et d'autre les marquages du fabriquant : COULAUX FRÈRES et KLINGENTHAL.
A l'origine, la poignée portait deux Fleurs de Lys de part et d'autre du pommeau.
On était alors en pleine Restauration, et le nouveau régime tenait à effacer la période Révolution-Directoire-Empire.
Le hic, c'est qu'une seconde révolution, en 1830, amena un nouveau roi. Louis-Philippe ne voulait pas de la Fleur de Lys.
Les pommeaux des glaives 1816 furent limés pour faire disparaître la fleur maudite, tandis que les nouvelles fabrications reçurent un coq à la place.
Pas chance ! en 1848, nouvelle révolution ! La Seconde République fait immédiatement "table rase" du passé et lime les coqs.
Résultat : un pommeau tout nu. Au passage, si vous avez la chance de tomber sur un 1816 avec Fleur de Lys et (aussi) de pouvoir l'acheter ...faites-le ! Rarissime ...
Enfin, le sabre a conservé sa "cravate", c'est à dire la pièce en cuir destinée à amortir le contact entre la garde et le fourreau.
L'arme sortie de son fourreau.
On remarque les trois gorges de la lame, très caractéristique de cette arme. Il n'y a pas de nervure.
Le fourreau est en cuir épais, noirci, et porte deux garnitures en laiton agrafées : la bouterolle terminée par un bouton rond et la chape portant un pontet carré. Ce pontet recevait un tirant en cuir permettant de retenir le fourreau sur une boucle à ardillon.
Le fourreau proprement dit est cousu sur l'une de ses faces.
Il est de plus en plus difficile de trouver un sabre AVEC son fourreau, le cuir se conservant très mal dès lors qu'il se déssèche ou qu'il moisit.
Enfin, pour terminer ce petit exposé, voici réunis les deux glaives, le 1816 et le 1831. Observez les ressemblances et les différences :
A bientôt.