J'ai acquis une réplique de 1858 Army sur Natura. Certains ont peut-être pu l'apercevoir. En bon auvergnat, j'ai bien-sûr marchandé, et eu à un prix très correct.
Le Vendeur mettait en avant son esthétique, mais je l'ai surtout achetée pour la qualité de son canon : c'est un Lothar Walther.
En pratique les belles plaquettes (en ronce de thuya ?) qui étaient dessus se sont avérées avoir été fabriquées (par un précédent propriétaire) dans des planches trop fines (1cm) : elles étaient montées sur un intercalaire en plastique blanc et mou. Burk ! Et la tenue de ce revolver était devenue peu ferme, impropre au tir à mon goût.
J'ai donc réservé les belles plaquettes pour un 1858 modifié "Beals" de même marque (Armi san Paolo), mais plus à usage "collection".
Et décidé de faire des plaquettes solides, ne bougeant pas au tir (encastrées), tout en étant relativement esthétiques. Avec en plus une forme bien adaptée à ma tenue de l'arme : main trapue, très haute sur la poignée.
Méthode :
J'ai utilisé de la résine époxy à prise lente (1/2 heure), "armée" de fils de verre coupés (à +- 5mm) et de poudre de bois très fine. La consistance après mélange est un peu comme de la pâte à modeler.
Le moulage est direct sur la carcasse du revolver, avec des plaques de polystyrène extrudé en complément de moule. Il faut, bien sûr, un produit démoulant pour protéger de l'adhérence les parties métalliques : j'avais de l'Alox sous la main, ça marche.
Moulage en 2 fois, par sécurité : la résine utilisée prend assez vite.
Aspect du premier moulage :
"Décoration" dans la masse, en rajoutant dans la couche la plus externe de petits volumes de résine chargée en poudre plus foncée et en fibres de carbone, Mais ce n'est pas trop réussi !
Le façonnage final a été fait avec les doigts, après avoir saupoudré la pâte de résine de poudre de bois.
Résultat du deuxième moulage :
Après la prise de la résine, finitions de surface à la brosse rotative à fils d'acier (sur Dremel), et papier de verre. En laissant un certain relief, pour un grip maximum.
Pour les ajustages résine-métal, plaquette en place, la protection de la carcasse a été assurée par un film collant en ruban (type "Scotch").
Fraisage du passage de grand ressort, et de l'emplacements des rosettes à la Dremel.
J'ai fabriqué les deux rosettes pour la vis de maintien selon la forme des modèles originaux, avec des "oreilles". Les fabricants de répliques ont malheureusement "oublié" ce détail, les pièces n'étant pas facile à usiner en série.
Et le résultat en place :
Bon, c'est un peu long à faire, peut-être même plus que de façonner un bloc de bois. Moins naturel, mais plus pratique : ajustages parfaits, insensibilité à l'humidité...
A vous de décider à quoi ça ressemble, comme matière. Corne ? Bois noueux ? Ambre ?....
Et qui aurait l'expérience de ce genre de réalisation ?